Coordonné par : A. Piette, P. Mairiaux et M-J. Durand
Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses études ont démontré l’efficacité de programmes innovants pour favoriser le retour et le maintien au travail de salariés victimes de TMS. Plus précisément, un certain consensus se dégage pour affirmer que pour être efficace, une intervention doit être multi-composantes, c’est-à-dire qu’elle doit comporter une intervention sur la santé de la personne, une coordination des actions entre les intervenants de santé et le milieu de travail et finalement, des ajustements des tâches de travail (mutation de poste, travail adapté ou allégé). La plupart de ces études sur les effets de ces démarches ont été réalisées sur des salariés présentant des lombalgies.
Malgré toutes ces démonstrations, certaines questions restent en partie sans réponse. Nous proposons donc d’aborder au Congrès trois volets de réflexion.
D’abord comment expliquer la faible implantation de ces programmes dans les pays industrialisés ? Est-ce en lien avec la nature de l’évaluation d’implantation des programmes plus centrée sur les effets que sur le processus ? Est-ce que les intervenants et chercheurs auraient avantage à mieux cerner les processus pour témoigner des différentes transformations ? Quelles sont les approches qui favoriseraient l’implantation des programmes multi-composantes (co-responsabilisation, leadership partagé, action intersectorielle) ? Ces approches sont-elles également applicables ou pertinentes pour les intervenants des pays en développement ?
En second lieu, étant donné la prévalence des TMS du membre supérieur, jusqu’à quel point les approches et principes validés pour les lombalgies sont-ils transférables à ces salariés? Disposons-nous d’expériences faites dans ce sens ? Quels sont les limites ou obstacles potentiels à un tel transfert ?
Enfin, on observe actuellement un vieillissement important de la main d’œuvre dans tous les pays industrialisés et cette évolution contraste fortement avec le profil de la main d’œuvre dans les pays en transition. Or l’avancée en âge est souvent identifiée comme un facteur de risque supplémentaire pour un salarié victime de TMS. Le troisième volet permettra donc une réflexion sur les dimensions de cette influence dans la prise en charge de salariés souffrant de TMS entrainant une incapacité au travail. Les interventions ayant pour objet un retour précoce au travail doivent-elles être proposées à tous les salariés atteints quel que soit leur âge ou, pour des raisons d’efficience, ciblées sur certaines catégories d’âge ?