Prévention des TMS et travail salarié temporaire : emploi saisonnier, sous-traitance et intérim

 

Coordonné par : M-E. Major, N. Vézina, A. Savescu, N. Roux

Les travailleurs saisonniers, en sous-traitance, et les intérimaires occupent une place centrale dans l’économie de plusieurs pays et au sein de différents secteurs d’activité (agriculture, industrie, construction, etc.), caractérisés par des conditions de travail difficiles où s’entremêlent de fortes contraintes organisationnelles, temporelles et physiques (Enquête Sumer, 2010). Ces travailleurs évoluent également dans un contexte professionnel marqué par une incertitude liée à la durée d’emploi où tout porte à croire qu’il va de soi d’accepter ces contraintes et cette pénibilité du travail, puisqu’elles ne sont subies que le temps de la saison ou sur une courte période.

Pourtant, l’une des préoccupations majeures du point de vue de la prévention concerne la chronicité des problèmes de santé musculo-squelettiques tels des maux de dos et les douleurs aux membres supérieurs ou aux genoux. En outre, ces problèmes de santé sont identifiés comme étant non soignés, non suivis ou sous-évalués comparativement aux travailleurs permanents, notamment, par manque de mesures spécifiques. La mise en place d’actions de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) auprès de ces travailleurs semble plus difficile, en particulier en raison des courtes périodes où ils sont en poste ou de la multiplication des acteurs ou encore de la relation commerciale qui existe entre le donneur d’ordre et le sous-traitant.

Cette session thématique s’intéressera à ces groupes de travailleurs et, notamment, à leur contexte de travail qui pose des défis pour le développement et l’implantation d’interventions visant la prévention des TMS. Les réalités de ce contexte de travail, ses caractéristiques ainsi que celles de ces travailleurs seront abordées dans la perspective de s’attarder sur la prise en charge et les moyens nécessaires à la prévention des TMS. Les différentes divisions du travail que favorisent ces formes d’emploi temporaires, qu’elles soient liées au genre, aux origines socio-ethniques ou encore à l’âge seront également abordées. Une attention particulière sera aussi accordée à la dimension internationale du travail temporaire, par la comparaison de situations provenant de différents pays francophones, ou par la mise en exergue d’une division du travail cette fois-ci entre pays “exportateurs” et “importateurs” de main d’œuvre (ex. : travailleurs saisonniers migrants), ou encore entre pays qui délocalisent leurs usines pour les établir dans des pays en voie de développement (ex. : secteur de l’habillement, fabrication électronique).

Enfin, cette session thématique invitera aux réflexions et aux partages entre intervenants et chercheurs pour mieux comprendre les contours et les enjeux de ces différentes formes d’emploi en vue de développer des interventions adaptées.