Le travail sédentaire et les TMS

 

Coordonné par : F. Coutarel, M-E. Major, A. Piette, N. Draye, N. Vézina, A Aublet-Cuvelier

 

Les TMS d’origine professionnelle ont d’abord été caractérisés à partir de situations de travail à fortes sollicitations musculo-squelettiques. Les TMS sont ainsi notamment associés à des ports de charge importants, des postures contraignantes voire extrêmes, à une forte répétitivité du mouvement. La littérature scientifique a cependant aussi mis en évidence depuis de nombreuses années la contribution du travail en position statique dans la survenue de troubles musculo-squelettiques. A de très faibles pourcentages (moins de 5%) d’intensité de l’effort, si ce dernier est prolongé avec très peu de possibilités de variations de mouvement et/ou de posture, la fatigue du système musculo-squelettique survient et contribue à la perte pour le système musculo-squelettique d’un certain nombre de ses propriétés nécessaires à un fonctionnement sain.

Aujourd’hui, la sédentarité est mise en avant comme un phénomène de société, problématique en termes de santé publique dans un certain nombre de pays et régions du monde. L’évolution de nos modes de vie vers des quotidiens de plus en plus sédentaires explique de nombreuses maladies chroniques liées à l’âge, et une espérance de vie en bonne santé qui décroit. Le travail est identifié par de nombreux acteurs comme la cause principale de la sédentarisation de nos sociétés. En ce sens, diverses organisations vont de l’avant en proposant des programmes et diverses mesures visant à lutter contre la sédentarité. Derrière le terme générique de sédentarité, la littérature distingue en fait le comportement sédentaire, de l’inactivité physique ou encore du travail statique. Il s’agira de comprendre les différences de sens et leurs conséquences en termes d’actions sur les milieux de travail.

Ces situations sont avant tout construites par l’organisation du travail. Les choix organisationnels répondent à des modèles de production de la performance largement fondés sur la spécialisation des individus dans leurs fonctions et leurs tâches. Cette spécialisation s’accompagne d’une réduction de la diversité des formes de sollicitation du corps et donc, de sa mobilisation. Cela conduit, selon des cas, à des situations d’hypersollicitation ou d’hyposollicitation qui génèrent des contraintes spécifiques sur le système musculosquelettique.

Comment intégrer dans les démarches de prévention cette problématique émergente de la sédentarité professionnelle ? Peut-on aborder cette dernière comme un risque à part entière ? Quelles sont les démarches de prévention efficaces ?