La prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) demeure une préoccupation très importante dans nos sociétés où ce problème de santé persiste, voire continue à s’amplifier dans de nombreux milieux de travail. Ce phénomène a fait l’objet de multiples recherches dans diverses disciplines et a mené au développement de méthodes d’évaluation des risques et de pratiques d’intervention. Face à un monde en mutation souvent dominé par le cloisonnement des approches, de la recherche et de l’intervention, le Groupe de Recherche Francophone sur la prévention des TMS (GRF-TMS) a, depuis ses débuts, regroupé des chercheurs et des praticiens, mis en avant une approche globale du risque de TMS et favorisé les échanges entre plusieurs disciplines (épidémiologie, ergonomie, sociologie, biomécanique, histoire, etc). Le développement et l’évaluation des interventions pour mieux prévenir ce type de lésions, la mise au point de méthodes et d’outils de surveillance des travailleurs et de mesures d’exposition des risques, l’approfondissement des connaissances sur la genèse du risque dans l’activité de travail et de ses déterminants nourrissent les échanges. Le GRF-TMS, d’abord informel, s’est internationalisé et davantage structuré au moment du congrès de la SELF à Caen en 1999.
Depuis, trois congrès ont été organisés par le groupe. Le premier congrès a eu lieu à Nancy en 2005, le second à Montréal en 2008 et le troisième à Grenoble en 2011.

Le 1er congrès du groupe de recherche francophone sur les troubles musculo-squelettiques (GRF-TMS) en 2005 visait à porter un regard pluridisciplinaire sur la prévention des TMS et à encourager le partage d’expériences entre chercheurs et praticiens. A partir d’une approche fondée sur l’analyse de l’activité réelle de travail et comportant une forte dimension organisationnelle, l’objectif était d’alimenter la réflexion sur l’amélioration des pratiques de prévention. Si les praticiens étaient en demande d’informations et d’outils pour mieux comprendre et mieux intervenir, les chercheurs devaient se nourrir du terrain afin d’orienter leurs thématiques de recherche. En invitant des spécialistes de différents domaines, le groupe francophone garantissait la qualité des exposés et des échanges sur de très nombreuses thématiques. Au travers de ces échanges ressortait la nécessité d’améliorer les pratiques d’interventions, de développer l’évaluation et de tendre vers une prévention durable des TMS.

Le 2e congrès du Groupe de recherche francophone sur les TMS, qui s’est tenu à Montréal en 2008, s’est situé dans les mêmes perspectives que le premier congrès, permettant au groupe de chercheurs de se donner des moyens de présenter et débattre des résultats de la recherche avec les praticiens dans le domaine de la prévention des TMS.
Par son titre « De la recherche à l’action », l’objectif de ce 2° congrès était de favoriser l’articulation entre la recherche et la pratique, ces deux domaines complémentaires se croisant de multiples manières dans le combat mené contre l’apparition des TMS occasionnés par le travail.
Pour favoriser les rencontres entre chercheurs et praticiens, des ateliers ont été organisés de façon à donner la parole aux praticiens, particulièrement ceux œuvrant dans les organismes de prévention. Ils ont porté sur :
– La mobilisation des entreprises
– L’importance d’adapter les outils d’analyse du risque TMS dans des perspectives de transformation du travail selon le contexte de l’entreprise
– L’intervention dans la durée
– Les interventions de nature sectorielle ou par branche
– Le suivi d’intervention et son évaluation

En croisant les démarches menées sur les TMS et les RPS, le 3e congrès du groupe de recherche francophone sur les TMS à Grenoble en 2011 a permis d’élargir le regard sur les conditions d’une approche globale de la prévention. La pluridisciplinarité apparaissait alors comme une première condition à consolider, à concevoir comme une organisation plurielle de la prévention, prenant en compte l’ensemble des relations entre les différents acteurs y participant, à concrétiser par le renforcement des relations pluridisciplinaires entre chercheurs et praticiens ainsi que le développement de partenariats concertés avec des entreprises, des institutions et des organismes syndicaux. Des aspects de méthode constituaient la seconde condition. Aborder les questions de santé au travail sans restreindre les registres d’analyse et de solutions apparaissait comme un enjeu fort, en ayant notamment recours à des outils, qui s’articulent avec une démarche plus globale, et prennent la forme de véritables dispositifs visant la mobilisation des acteurs. Enfin, la place de l’analyse qualitative et des controverses était soulignée pour développer une prévention de qualité.

 

Les principaux acteurs de ces différentes manifestations scientifiques sont :

Annette Leclerc – INSERM, France

Evelyne Escriva –ANACT. France

Georges Toulouse -IRSST, Canada

Michel Aptel -INRS, France

Nicole Vezina -UQAM, Canada

Philippe Douillet -ANACT, France

Sandrine Caroly -PACTE Grenoble, France